Paris, France
6 Octobre
Jeune Afrique

Click here for English translation

Médailles d'or

Par Béchir Ben Yahmed

J' ai regardé, comme la plupart d'entre vous, les images des jeux Olympiques de Sydney. Nous vous en présentons également sur ce site un bilan. Ce qui m'a frappé, moi, c'est le palmarès des États-Unis d'Amérique et la manière, à mon avis fausse, dont il nous est présenté par les journalistes sportifs qui " couvrent " l'événement. À les entendre, de Mexico à Sydney, en passant par Munich, Montréal, Los Angeles, Séoul, Barcelone et Atlanta, tous les quatre ans, les États-Unis, qui raflent à chaque fois des médailles par dizaines, ont prouvé qu'ils dominent outrageusement le sport. Il suffit d'y regarder de plus près pour découvrir que c'est inexact.

Tenons-nous en aux médailles d'or qui distinguent et récompensent dans chaque discipline le ou les meilleurs compétiteurs et examinons le dernier palmarès, celui de Sydney. Les États-Unis ont décroché 39 médailles d'or, le plus grand nombre pour un pays, et sont par conséquent premiers. Soit. Mais ils sont 270 millions, et les Russes (150 millions) en ont remporté 32, les Français (60 millions) treize: déjà, par million d'habitants, comparés à des pays un peu moins développés et moins riches qu'eux, ils ne sont plus premiers. Mais ce n'est pas ce constat qui m'intéresse le plus.

Vous avez remarqué comme moi que les États-Unis doivent une grande partie de leurs médailles d'or – dans quelques disciplines, pas toutes – à leurs athlètes noirs. Aux États-Unis, la communauté noire compte un peu plus de trente millions d'hommes et de femmes, soit 12 % à 13 % de la population totale. Or sur 131 sportifs américains médaillés d'or, 46 sont noirs*, soit 35 % environ: c'est deux fois et demie leur proportion dans la population!

Ces Noirs américains, qui permettent aux États-Unis de briller sur tous les stades de la planète, ne sont pas des fils d'immigrés (voire des "passeports de complaisance") comme ceux qui donnent à la France, au Royaume-Uni et à d'autres, une partie de leurs médailles. Ce sont les arrière-petits-fils d'esclaves. Conclusion : sans l'apport africain des deux siècles (principaux) d'esclavage, les États-Unis ne seraient pas sur l'échiquier sportif ce qu'ils sont aujourd'hui. Ce qui nous ramène à la thèse développée par Jon Entine dans le livre Taboo (voir J.A./L'intelligent n° 2069) : la race noire, par ailleurs sous-évaluée, bénéficie d'avantages physiques innés qui la favorisent, à condition égale d'organisation, dans beaucoup de disciplines.

* Dans les sports collectifs, comme le basket-ball, il y a plusieurs athlètes pour une seule médaille attribuée. Les 39 médailles d'or américaines ont été remportées, selon nos calculs, par 131 sportifs dont 46 noirs.



Medals of gold

By Béchir Ben Yahmed

What struck me at Sydney was the prize list of the United States of America and the distorted manner, in my opinion, of how it is presented to us by the sports correspondents who "cover" the event. To hear them, from Mexico City to Sydney, by way of Munich, Montreal, Los Angeles, Seoul, Barcelona and Atlanta, every four years, the United States, proved that they dominate Olympic sports. It is enough to look more closely to discover that this is inaccurate.

Let’s examine the winners of the list from Sydney of gold medals, which distinguish and reward in each discipline the best candidates. The United States took 39 gold medals, the greatest number for a country, and is consequently first. But the US population is 270 million; the Russians, who are 150 million, gained 32; the French, 60 million, thirteen. Already, per capita, compared to smaller and less wealthy countries, they are not first.

The United States owes most of their gold medals – in some disciplines, not – to their black athletes. In the US, the black community numbers a little more than thirty million men and women, 12% to 13% of the total population. However, of 131 American gold medal-winners, 46 are black*, that is to say 35% approximately: it is two and a half times their proportion in the population!

Conclusion: without two centuries of slavery, in which blacks were brought from Africa against their will, the United States would not be what it is today on the sporting chess-board. What brings back for us to the thesis developed by Jon Entine in Taboo book (see intelligent J.A./L' n° 2069): blacks have innate physical advantages, which benefits the US in many sports.

* In the collective sports, like the basketball, there are several athletes for only one allotted medal. 131 sportsmen including 46 blacks gained the 39 American gold medals, according to our calculations.